la Guerre-Otto Dix-1929 à 1932
Fernand Léger-La partie de cartes-1917
Lucien Jacques
Le Noyé
A ceux de mon escouade
Le noyé qui gît là dans l'herbe de la berge,
n'ayant
plus rien d'humain qu'une main non rongée
où luit un anneau
d'or,
poussé du pied par vous avec haine et
dégoût
ainsi que la charogne d'une bête mauvaise,
parce
qu'il est vêtu d'un dolman ennemi
était pourtant un
homme--un homme--un tout jeune homme
nourri d'air, de soleil, d'amour, tout
comme vous.
Peut-être que chez
lui vivait sa douce mère,
sûrement son épouse,
peut-être des enfants!
Songez,
quelle agonie angoissée loin des siens
il dut avoir, blessé, dans l'ombre de
la nuit
et l'eau froide et
profonde.
Qu'une
pensée humaine au moins soit son linceul.
Écrit au front en
1914
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire