samedi 12 mai 2012

Les labdacides: sacrée famille! (Art du langage/Art du spectacle vivant)


Un mythe réécrit sous la deuxième guerre mondiale...une toute autre résonance...
Une pièce avec une mise en scène contemporaine avec Robert Hossein et Barbara Schultz



Attention voilà le lien vers les trois extraits étudiés.
I-Antigone, un personnage avec une lourde hérédité
a- la fille d'Oedipe
b- Etéocle et Polynice, deux frères terribles

Etéocle, fils aîné d'Œdipe et de Jocaste, après la déposition, la retraite ou la mort de son père, convint avec son frère Polynice qu'ils régneraient alternativement chacun son année, et que, pour éviter toute contestation, celui qui ne serait point sur le trône s'absenterait de Thèbes. Étéocle régna le premier, mais, l'année révolue, il refusa de céder le trône à son frère. Frustré dans ses espérances, Polynice eut recours aux Argiens dont Adraste, son beau-père, était roi.
Celui-ci, pour venger son gendre, et le rétablir dans ses droits, lève une armée formidable qui marche contre Thèbes. Cette guerre fut appelée l'Entreprise des sept chefs, parce que l'armée était commandée par sept princes, savoir : Polynice, Tydée, Amphiaraüs, Capanée, Parthénopée, Hippomédon et Adraste. La lutte fut acharnée ; tous les chefs, excepté Adraste, périrent sous les murs de Thèbes. Les deux frères ennemis, Etéocle et Polynice, pour épargner le sang des peuples, demandèrent à terminer leur querelle par un combat singulier, et, en présence des deux armées, ils s'entre-tuèrent mutuellement.
On ajoute que leur division avait été si grande pendant leur vie, et leur haine si irréconciliable, qu'elle persista même après leur mort. On crut avoir remarqué que les flammes du bûcher sur lequel on faisait brûler leurs corps se séparèrent, et que le même phénomène se produisait dans les sacrifices qu'on leur offrait en commun ; car, malgré leurs dissensions et leur méchanceté, on ne laissa pas de leur rendre les honneurs héroïques dans la Grèce.
Virgile, avec plus de justice, les place dans le Tartare, avec Tantale, Sisyphe, Atrée, Thyeste, et tous les fameux scélérats de l'antiquité.
Créon, qui succéda à la couronne, fit rendre les honneurs de la sépulture aux cendres d'Etéocle comme ayant combattu contre les ennemis de la patrie, et ordonna que celles de Polynice seraient jetées au vent, pour avoir attiré sur sa patrie une armée étrangère.
D'après une autre tradition, suivie par plusieurs poètes tragiques, le corps de Polynice resta étendu dans la plaine sous les murs de Thèbes, et défense fut faite par Créon de lui rendre les moindres honneurs, sous peine de mort.
Dix ans plus tard, les fils des chefs grecs tués devant Thèbes entreprirent une nouvelle guerre pour les venger. Ce fut la guerre dite des Epigones ou des Descendants.
(résumé pris sur internet)
c-Résumé de la pièce+ une pièce de l'Antiquité
II- Antigone , la « résistante »
a-un contexte politique (Occupation/où la pièce a été jouée...)
b- la « modernité » de la pièce
c-expliquer le terme « résistant »/en quoi il s'applique à Antigone
III-Etude d'une mise en scène

Analyse de la mise en scène par Nicolas Briançon

I-Un auteur, une œuvre, une époque
L'écrivain et dramaturge français, Jean Anouilh, est né à Bordeaux le 23 juin 1910. Son père est tailleur et sa mère musicienne. En 1923, Anouilh se découvre une passion pour le théâtre alors qu'il étudie au lycée Chaptal. Anouilh travaille d'abord dans une agence de publicité, pendant deux ans. À ses côtés, Jean Aurenche, Jacques Prévert. En 1929 et 1930, Jean Anouilh devient secrétaire pour le comédien Louis Jouvet, alors que ce dernier officie à la Comédie des Champs-Élysées. En 1932, la première pièce d'Anouilh connaît un échec : il s'agit d'Humulus le muet. Quelques mois plus tard sort L'Hermine. Mais il faut attendre 1937 pour que Jean Anouilh connaisse son premier véritable succès littéraire, avec le triomphe du Voyageur sans bagage au théâtre des Maturins. En 1938, le dramaturge connaît à nouveau le succès avec le Bal des voleurs. C'est le début d'une longue et prolifique collaboration avec André Barsacq, son metteur en scène et conseiller pendant plus de quinze ans.
Anouilh crée Antigone le 4 février 1944, au théâtre de l'Atelier. Sa pièce majeure est inspirée par la situation de la Seconde Guerre mondiale et de l'Occupation allemande, et n'a jamais cessé d'être reprise depuis. Sans pour autant avoir de position officielle durant le conflit, Anouilh va déclarer la chose suivante : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par coeur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges.(date à connaître) Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ». En effet, le mythe d'Antigone vient d'abord des Grecs antiques, et plus spécifiquement de la tragédie écrite par Sophocle. Mais en temps d'occupation, la jeune Antigone devient le symbole de la Résistance. Si la première représentation est un échec, la postérité en revanche va faire un
triomphe à cette pièce, désormais la plus jouée de l'écrivain. L'écrivain écrit beaucoup dans la période qui suit la guerre, et les succès vont s'enchaîner : L'Invitation au château, L'Alouette, Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes et Beckett ou l'Honneur de Dieu. Anouilh meurt le 3 octobre 1987 à Lausanne.
C'est aussi à un acte de résistance qu'Anouilh doit l'idée de travailler sur le personnage d'Antigone. En août 1942, un jeune résistant, Paul Collette, tire sur un groupe de dirigeants collaborationnistes au cours d'un meeting de la Légion des volontaires français (L.V.F.) à Versailles, il blesse Pierre Laval et Marcel Déat. Le jeune homme n'appartient à aucun réseau de résistance, à aucun mouvement politique ; son geste est isolé, son efficacité douteuse. La gratuité de son action, son caractère à la fois héroïque et vain frappent Anouilh, pour qui un tel geste possède en lui l'essence même du tragique. Nourri de culture classique, il songe alors à une pièce de Sophocle, qui pour un esprit moderne évoque la résistance d'un individu face à l'État. Il la traduit, la retravaille et en donne une version toute personnelle.

La nouvelle Antigone est donc issue d'une union anachronique, celle d'un texte vieux de 2400 ans et d'un événement contemporain.
(doc internet)

On peut donc en conclure qu’Antigone fait partie de la littérature engagée. (Une littérature engagée exprime des prises de position (forme d’argumentation donc) et dénonce ce que l’écrivain considère comme des atteintes aux droits humains.

II- Analyse de la mise en scène à travers trois extraits
1)La scène du Prologue (1’05-4’20)
a-le décor
Décrivez/caractérisez le décor(Y voyez-vous des similitudes avec le théâtre antique ? Que pensez-vous du choix de ce décor sobre ?)
Le décor est sobre, neutre, intemporel. L’espace en demi-cercle peut évoquer le théâtre antique. Cette neutralité amène le spectateur à concentrer son attention sur les personnages. Tous sont sur la scène, mais ils sont là comme s’ils n'étaient pas encore en représentation mais en coulisses, dans des attitudes et postures familières.

corrigé avec les 3e6:


b-les comédiens/les costumes
Le choix des comédiens et les costumes vous semblent-ils confirmer la présentation du Prologue ?
Boucles blondes de l’élégante Ismène, teint pâle d’Antigone (Barbara Schultz) recroquevillée sur elle-même près
de la fontaine…

1) a-Pas de mobilier-Scène plutôt vide donc on se concentre sur les acteurs-Décor sobre- Néon+portes=colonnes stylisées(rappel de l'architecture antique)Au tout début bande son avec des cris qui se mêlent au vent, on est d'emblée projeté dans la tragédie !3 portes-/3 morts-
clin d'oeil à l'Antiquité, scène en demi-cercle, cela rappelle les amphithéâtres antiques- le début de la pièce est dans une sorte d'obscurité-climat tendu renforcé par la bande-son « vent » qui souffle.Néons bleus :froideur renforcée par la bande-son (vent) Anachronisme avec la bande-son « bal » (musique du 19ème siècle)
b- Nicolas Briançon respecte le texte d'Anouilh. Il enlaidit Barbara Schultz, l'habille d'une robe misérable tandis que la belle Ismène a une robe rouge, un bracelet qui rappelle l'antiquité, elle est mise en valeur.
Le cuir est utilisé pour le petit page(+képi), Créon, Hémon et les gardes(gardes du corps). Modernité (Matrix/Men in Black )+rappel des bottes de cuir de la Gestapo.
2)

l’arrestation d’Antigone (48’32 à 51’34)
Énumérez les costumes et accessoires portés par les comédiens.
Décrivez l’allure, les déplacements et gestes des comédiens.
Sur quoi le metteur en scène a-t-il mis l’accent ?
Que vous évoque cette scène ?
Le personnage féminin est visiblement brutalisé par les hommes en noir dont l’allure, les costumes noirs, les lunettes noires et les oreillettes, inscrivent la scène dans un futurisme à la Matrix3 (d’après les propos du metteur en scène, N. Briançon). Le costume du dernier personnage à faire son entrée (Créon), peut également évoquer les heures les plus sombres des dictatures (proche de la dénonciation des forces d’occupation par Anouilh à la création de la pièce). La scène évoque une séance de torture infligée à une prisonnière dont on voudrait obtenir des informations secrètes. Dans la présente adaptation scénique, l’action est resserrée, centrée sur la violence de ce pouvoir absolu qui tente d’annihiler la volonté de cette jeune fille s’opposant à ses règles tyranniques.

réponses des 3e6
2) Modernité : Allure de gardes du corps/chewing-gum/lunettes noires/oreillette+micro
Attitude de toute-puissance, de supériorité, ils abusent de leur pouvoir.
Ils encerclent Antigone, ne sont pas hésitants, ont des gestes raides,déplacements chorégraphiés.
Scène d'interrogatoire et de torture.
Fonction de la fontaine(rappel de l'atrium) : « noyer », torturer Antigone, supplice.
Le garde met réellement la tête de Barbara Schultz dans l'eau:performance d'acteur
Les gardes paraissent plus tyranniques que le tyran lui-même !

3) Créon/Antigone(1h06’29 à 1h09’57)
Caractérisez le jeu de Robert Hossein et Barbara Schultz.

correction des 3e6
3)Elle évite le regard de Créon qui est moralisateur. Il essaie de chercher le regard d'Antigone qui est vide, triste : elle est obstinée et regarde son destin en face.
en conclusion : tirade récitée+choix expliqué

Monelle Valentin (Antigone) et Mr Beauchamp (1e garde)


Jean Davy (Créon) et Monelle Valentin (Antigone)


Décor d'Antigone

Le Prologue d'Antigone de Anouilh (représentation)

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