Huile
sur toile et collage, 1920
Otto
Dix, peintre allemand né à Dresde en 1891. S'engage dans
l'artillerie après des études d'Arts en 1914.
Recherches
personnelles à présenter au cours de l'épreuve:
de
préférence informatisées,imprimées et agrafées …
- biographie d'Otto Dix en 15 lignes
- qqes tableaux célèbres et leurs thèmes
- A partir du site www.gueules-cassees.asso.fr présenter un petit résumé d'une vingtaine de lignes sur la situation des gueules cassées après la première GM.
- Trouver le nom d'autres artistes s'étant intéressés aux Gueules cassées et noter le nom des oeuvres concernées (vous pouvez adjoindre une image)
La scène
présente 3 hommes en train de jouer aux cartes dans un café
à Dresde (on remarque le porte manteau, les journaux sur
présentoir). Ces hommes sont des
vétérans de la première guerre mondiale, des allemands
(croix de fer sur l'homme en bleu).
On a
l'impression que le tableau est un puzzle mal assemblé.
L'homme
en bleu : Il est amputé des membres inférieurs au
niveau de la taille et il est manchot d'un bras. C’est donc presque
un homme-tronc. Son bras manquant est remplacé par une
prothèse articulée à l'épaule. Il n'a plus de nez et sa
mâchoire inférieure est en métal. Elle porte la signature du
peintre et son portrait en médaillon. On remarque qu'Otto
Dix fait apparaître des choses cachées ou invisibles :
les engrenages des prothèses sous
les vêtements ou sous la peau, les membres
amputés (ici le sexe, qui symbolise l'impossibilité
du désir)
L'homme
au centre : Il est amputé des bras, il tient son jeu
dans un porte-cartes et joue avec sa bouche. Amputé aux genoux, ses
tibias sont en bois. Son visage est ravagé : il a une
mâchoire de métal, une oreille de métal, un œil de verre et une
plaque dans le crâne. Sur la plaque est gravé un couple qui
danse et la carte qu'il montre est une dame de coeur.
Cela symbolise les rêves perdus de ces hommes abîmés, ceux de
l'amour et du désir inassouvi.
L'homme
en vert : c'est le plus abîmé des trois,
vraisemblablement il est en attente d'une chirurgie réparatrice. Son
visage est complètement brûlé, son orbite est vide, un appareil
auditif rudimentaire lui sort du crâne.
Bilan :
Traumatisé
par la guerre des tranchées (voir le triptique « La Guerre »),
Otto Dix met en scène des corps désarticulés et des rêves brisés.
A travers ses personnages abîmés, il peint un sombre présent :
écroulement économique de l'Allemagne, approches de nouvelles
guerres.
Les
mutilations affichées des tableaux dénoncent la violence des
combats, les hommes ne sont plus que des marionnettes que l'on
exhibe, des monstres grotesques en attente de reconnaissance.
Etude de passages au choix à mettre en rapport :
- la fuite de Jules en train
Jules
est en permission, il prend le train pour se rendre en ville. Il est
très réjoui à la perspective d'enfin pouvoir refaire
l'amour à une femme. Mais en même temps il est terrifié :
il pense qu'il a été transformé en
monstre par la guerre, il se sent capable de tuer et
d'étrangler au moindre contact.
Les
maux de Jules- symptômes :
Symptômes physiques |
Symptômes psychiques |
Il est complètement
sourd N'arrive plus à dormir à cause des cauchemars Se sent vieux Il est couvert de plaies et de cicatrices Il ne contrôle plus ses yeux Son corps tremble Corps douloureux en permanence |
Il a toujours peur Il ne se croit plus un homme, il se croit un monstre, une bête Son corps fait de lui un tueur Il a peur de violer et d'étrangler les femmes qu'il rencontre A toujours envie de pleurer, se sent seul |
L'auteur
nous parle à travers le monologue (ou
soliloque) de Jules des traumatismes des
soldats. Ils sont autant physiques que mentaux et semblent empêcher
toute réinsertion sociale. (mener une vie normale dans le
civile, se comporter correctement avec les autres)
- la description des tranchées : les hommes de boue
Les corps difformes
Trois
personnages vont évoquer l'apparence des soldats « de la
vieille garde », c’est-à-dire des vétérans.
Champ
lexical de la difformité :
« une momie qui respire, un monstre accidenté, un masque de
pansements, un peuple de boue, des ombres sales et courbées, le
regard vide, un cortège fantôme, des hommes hideux, des visages
hirsutes et vagabonds, des chevaux de trait, des chiens malades, des
hommes exsangues »
L'auteur
évoque les vétérans de trois façons :
- par leur corps ravagé : les hommes ont été détruits par les éclats d 'obus et les shrapnels. Ils ont une apparence repoussante. Ils étaient surnommés « Les Gueules cassées ».
- par leur âme détruite ou « endormie » : soit du fait de leurs blessures, soit du fait de ce qu'ils ont enduré au cours de leur incorporation, de nombreux soldats se sont retrouvés inadaptés à la vie sociale.
- L. Gaudé emploie 2 comparaisons animales : la première renvoie aux lourdes tâches effectuées par les hommes, sans choix possible ; la seconde les renvoie à leur inutilité : malades, épuisés; ils sont bons pour le rebut. Les comparer à des animaux revient aussi à leur nier leur humanité.
L'auteur
utilise également une métaphore pour
parler de ces soldats qui reviennent du front : « les
hommes de boue ».
Sens
propre : ils sont couverts de boue
sens
figuré : comme dans la Bible, les soldats ne sont plus
humains, ils sont inexistants (en mourant ils retournent « à
la poussière », Dieu a crée l'Homme du néant à partir de la
boue)
Bilan :
Laurent Gaudé dénonce les ravages de la
guerre, qui transforme inéluctablement les hommes. Loin de les
rendre plus forts ou meilleurs, elle annihile.
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