A écouter à partir de 2'30" jusqu'à 3'25" environ.
Audition : Thrènes
à la mémoire des victimes d’Hiroshima (1961)
Krzysztof
PENDERECKI (1933-)
A l’origine cette œuvre composée en 1961 s’appelait 8’37’’
(la durée de l’attaque sur Hiroshima le 6 août 1945)
Cette pièce fût créée en 1967 sur les lieux de la tragédie à
Auschwitz.
Penderecki la renomma en Thrènes à la mémoire des
victimes d’Hiroshima pour une meilleure compréhension du public.
Bien que destiné aux victimes japonaises, on peut rapprocher
cet hommage à celui fait aux victimes des camps de concentration.
« Cette grande Apocalypse [Auschwitz], ce
grand crime de guerre, est incontestablement dans mon subconscient depuis la
guerre où j’assistais enfant à la destruction du ghetto de ma petite ville
natale : Debiça »
Krzyzstof PENDERECKI
Krzyzstof PENDERECKI
Instrumentation :
Œuvre pour 52 instruments à cordes frottées :
• 24
violons
• 10
altos
• 10
violoncelles
• 8
contrebasses
Cette œuvre expérimente les sonorités extrêmes des cordes en
essayant de rendre compte du sentiment de détresse et d’angoisse lié à
l’évènement auquel elle fait allusion.
Le temps est lisse : pas de tempo, pas de pulsation
Les hauteurs sont aléatoires : pas de portées, ni de
notation musicale traditionnelle
La musique est athématique : pas de mélodie, absence de
thème
Compositeur polonais né à Debica. Il a étudié la composition
à l’école supérieure de musique de Cracovie. Ses œuvres témoignent de l’intérêt
de Penderecki pour le timbre instrumental et son prolongement dans le
traitement des voix. Cet intérêt s’est d’abord manifesté dans l’écriture des
cordes frottées : Clusters, micro
intervalles, multiplication des parties solistes, importance donnée
à la notion de densité, d’épaisseur, recherche de nouvelles
sonorités grâce à des techniques inhabituelles de la corde et de l’archet (col
legno).
Son écriture devient rapidement schématique puis purement
graphique. Il explore également toutes les ressources instrumentales, du son au
bruit (coups frappés sur la caisse de résonance). Il intègre dans ses œuvres
des éléments timbriques et bruitistes (sirènes d’alarme, machines à écrire,
morceaux de bois, de fer ou de verre).
Vocabulaire :
Thrène : lamentation funèbre
Col legno : jouer
avec le bois de l’archet
Cluster : masse de sons dissonants
Pizzicato : pincer les cordes avec les doigts au lieu d’utiliser
l’archet (composé de la baguette et de la mèche)
Glissando : glissement continu d’une note à une autre
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