lundi 1 juin 2015

Das Wunder von Bern



Das Wunder von Bern – Le Miracle de Berne

Das Wunder von Bern ist ein Film aus dem Jahr 2003 vom Regisseur Sönke Wortmann.
Der Film spielt in Essen, im Jahre 1954.
Der Film thematisiert die Fußballweltmeisterschaft 1954 auf der Basis einer deutschen Familiengeschichte. Es gibt also verschiedene Handlungsstränge, die schließlich zusammengeführt werden. Zentral dabei ist immer die Perspektive eines 11-jährigen Jungen, Matthias Lubanski.
Der Film wurde mit verschiedenen Preisen ausgezeichnet. 


I. Le film : données générales

1.1. Résumé
Le film raconte le retour difficile d'un prisonnier de guerre allemand en Russie, Richard Lubanski, de retour en 1954 dans sa famille en Rhénanie, qu'il n'a pas vue depuis 11 ans ; il n’a jamais vu son fils cadet Matthias. Ce dernier, qui est aussi le héros de l'histoire, fait preuve d'une grande admiration pour la star de football locale, Helmut Rahn, et il lui est totalement dévoué. Richard ne reconnaît pas la famille qu'il a laissée avant de partir au front. Son fils aîné, Bruno, a adhéré au KPD (le parti communiste allemand), sa fille Ingrid flirte avec les soldats américains présents dans la ville; et sa femme Christa gère son café tant bien que mal.
Le film, raconté du point de vue de l’enfant, retrace en parallèle le parcours miraculeux de l'équipe d'Allemagne de football lors de la Coupe du monde de 1954. L'équipe allemande gagne la finale contre l'équipe de Hongrie de football au Stade du Wankdorf de Berne.
Avec plus de 3,7 millions de spectateurs, ce film est l’un des plus grands succès du cinéma allemand.

1.2. Des histoires parallèles, un dénouement
Le film est constitué de plusieurs histoires parallèles : Le parcours miraculeux de l’équipe de football allemande, le difficile retour de Richard Lubanski auprès des siens et l’histoire du jeune couple bourgeois Ackermann. Toutes ces histoires parallèles sont finalement réunies lors de la finale de la coupe du monde.

1.3. La famille Lubanski

Matthias Lubanski : Jeune garçon âgé de 11 ans, assez timide, il est ami avec le joueur de football Helmut Rahn, qu’il admire beaucoup. Le fait que Helmut le considère comme sa petite mascotte le rend extrêmement fier ! Matthias aime énormément le football, y joue régulièrement avec ses amis d’Essen et suit tous les matchs. Il participe aux revenus de la famille en vendant des cigarettes dans le petit bistro que tient sa mère.

Richard Lubanski : Le père détenu prisonnier pendant 12 années dans un camp soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Il en revient traumatisé, choqué, anéanti. A son retour à la gare il ne reconnaît pas son épouse (qu’il confond avec sa fille Ingrid) : le temps pour lui s’est arrêté. Il n’a jamais rencontré son jeune fils Matthias qu’il traite avec beaucoup de distance, de froideur et d’agressivité. Richard rencontre d’énormes difficultés d’intégration. Les nouvelles conditions de vie ainsi que le nouveau cadre familial et social sont en effet difficiles à gérer, à comprendre, à accepter. Son passé est lourd et reste un sujet tabou durant les premiers jours de son retour. Il est réservé, peu confiant, replié sur lui–même et ses souvenirs. Finalement, on peut affirmer que le réalisateur allemand représente Richard, un soldat allemand de la Seconde Guerre mondiale, sous les traits d’une victime.

Christa Lubanski : La mère qui s’est occupée seule de ses trois enfants durant l’absence de son mari. Elle a su faire preuve de beaucoup de patience et s’est montrée responsable et attentive envers sa famille. Au retour de son époux Richard, son vœu le plus cher est de reconstruire une vraie famille, restée décousue depuis trop longtemps.

Bruno Lubanski : Le fils aîné de la famille, musicien dans le bistro que tient Christa, est un communiste convaincu. Les relations difficiles et conflictuelles avec son père le poussent à quitter la ville pour Berlin - Est.

Ingrid Lubanski : La seule et unique fille travaille également aux côtés de sa mère afin de participer aux revenus de la famille. Jeune fille coquette et pleine de vie, elle aime beaucoup danser et s’amuser.


II. Les scènes clés du film

La relation entre Richard Lubanski et son fils Matthias est au centre du film…

2.1.    L’arrivée à la gare / le retour
Scène lors de laquelle Richard retrouve sa famille sur le quai de la gare après 12 années d’absence. Il ne connaît pas son plus jeune fils Matthias, qu’il traite avec distance, froideur, mépris, agressivité. Il ne reconnaît pas son épouse, qu’il confond avec sa fille Ingrid.

2.2.    L’observation durant le jeu
Richard observe son fils Matthias et sa technique de jeu au football. Il tente de lui donner quelques conseils pour s’améliorer, trouver sa voie et sa place sur le terrain. Cette scène reflète à quel point le personnage manque « d’humanité » et a perdu le sens du contact et des relations humaines. Son regard semble vide, son attitude et sa façon de s’exprimer ne sont que peu teintées d’enthousiasme. Il n’est pas convainquant… Richard semble avoir des choses à partager, mais le contact, la relation, l’échange restent des choses difficiles pour lui, ce qui reflète l’état intérieur du personnage : il est fragile, brisé, traumatisé.

2.3.    La gifle
Richard se rend dans le bistro familial, où il achète une cigarette à Matthias. Celle–ci n’aura pas le temps de se consumer que Richard demande à Matthias de le suivre à l’extérieur du bistro. Il dit l’avoir aperçu à l’Eglise, allumant un cierge et souhaitait savoir pour qui Matthias a bien pu exécuter un tel geste. Quand son fils lui apprend qu’il s’agissait d’une pensée pour Helmut Rahn et l’équipe nationale de football qui avait perdu le précédent match, Richard le gifle, l’accusant d’avoir blasphémé les valeurs de l’Eglise et l’oblige à rentrer à la maison afin de penser et méditer son erreur…
Cette scène n’est pas sans rappeler celle où Bruno prend la défense de son jeune frère, se retrouvant à son tour, pris dans une dispute avec son père. Il a beau le menacer de ne pas lever la main sur lui, cela n’arrête pas Richard qui s’empresse de gifler son fils aîné. Bruno lui fait bon nombre de reproches quant à son attitude et sa façon d’être avec sa famille. Le vocabulaire s’apparente fortement au champ lexical de la guerre (la discipline, l’ordre, etc …)

2.4.    Interdit / privé de sortie
Matthias, perdu mais aussi excédé par la relation conflictuelle avec son père, décide de fuguer et quitte la maison en pleine nuit. Il se dirige à pied, avec pour seule charge sa petite valise, vers la gare. Il souhaite rejoindre la ville de Berne où se déroule la finale de la coupe du monde de football. N’ayant aucun départ possible, il s’endort sur un banc. Son père le retrouve et le ramène au domicile. Un nouveau conflit éclate entre un père autoritaire et agressif, et un fils privé de sortie, victime de l’incompréhension totale de son père. Richard n’attache aucune importance aux croyances et espoirs de Matthias. Il semble avoir la foi (peut–être car celle–ci est la dernière chose qui lui restait de son temps de prisonnier au camp …)

2.5.    Le repas de fête
A l’occasion de l’anniversaire de Christa, Richard décide de régaler sa famille autour d’un repas festif et copieux. Il semble décidé à briser la glace avec ses enfants en leur offrant à chacun un petit cadeau. Celui de Matthias est un ballon, que le jeune garçon accepte avec un sourire réconciliant envers son père. Pris d’émotion et d’enthousiasme, Matthias se précipite vers l’extérieur où il découvre que ses deux lapins ont été tués et cuisinés pour l’occasion. A la vue de ce qui reste de ses compagnons dans la benne à ordures, Matthias a l’estomac retourné : il s’en va en courant et en pleurant. Le geste du père et sa tentative de rapprochement avec sa famille semble être un échec.

2.6.    Le témoignage du camp
Un soir, alors que la famille s’affaire autour des préparatifs du dîner et autres tâches ménagères, Richard raconte à Matthias les conditions de vie du camp dans lequel il était prisonnier ; le témoignage est poignant et attire l’attention de l’ensemble de la famille qui prête l’oreille en silence : au réveil, chaque prisonnier vérifiait que son compagnon vivait encore car bon nombre d’entre eux mourraient de faim / les denrées alimentaires étaient très rares / Richard n’avait plus aucun espoir de revoir sa famille un jour / il ne pensait qu’à manger / il était très maigre / certains prisonniers espéraient pouvoir rentrer chez eux en se rendant malade (en buvant de l’eau salée) mais en mourraient … Richard s’ouvre, on peut déceler une nouvelle facette du personnage : il apparaît plus humain, plus vrai. La sincérité et les détails de son témoignage montrent à quel point le passé est lourd à porter, traumatisant, bloquant. Il est difficile de « crever l’abcès », mais c’est une étape nécessaire à la guérison, pour espérer aller mieux, pour pouvoir avancer, évoluer dans la vie, accepter les choses telles qu’elles ont été (et comme un épisode faisant partie du passé) et en faire le deuil.

2.7.    Le trajet vers Bern
Richard réveille son fils au milieu de la nuit, lui annonçant avoir trouvé une voiture et vouloir l’emmener à la finale de la coupe du monde de football. Père et fils se mettent en route pour Berne. Durant le trajet, les deux personnages échangent beaucoup et leur relation semble se détendre ; on peut même sentir une forme de rapprochement entre les deux. Richard s’ouvre peu à peu, présente même des excuses au jeune garçon pour avoir tué ses lapins ; son visage s’illumine d’un sourire qui redonne au personnage sa dimension humaine, qui lui donne un air sympathique.

2.8.    Dans le train des grands gagnants
Richard retrouve au sol une carte de presse que le journaliste Paul Ackermann avait jetée sur le quai. Grâce à cette carte, Richard peut accéder au train qui transporte les grands gagnants de la coupe du monde de football de 1954 : l’Allemagne. Matthias entre dans le wagon et se dirige tout droit vers Helmut Rahn : il lui tend deux bières bien fraîches pour l’accueillir et le féliciter. Richard et Matthias attendent les joueurs, isolés tous deux dans un wagon. A ce moment là, Matthias en profite pour lui donner la lettre que Bruno avait laissée à l’attention de son père avant son départ pour Berlin – Est (il avait fait promettre à Matthias de ne lui donner la lettre qu’une semaine après son départ). Après avoir lu cette lettre, Richard fond en larmes. Il se rend maintenant bien compte du tord que son absence trop longue, mais aussi son retour difficile et conflictuel ont causé à sa famille. Bruno est resté trop longtemps sans repère paternel, il a trop longtemps cherché à remplacer un modèle absent dans sa vie et finit par quitter un endroit où il n’avait aucune attache, trop étroit pour lui.

PARTICULARITÉ : Montage parallèle pour le jour de la finale !
Le grand jour de la finale est raconté de manière très particulière : il s’agit d’un montage  parallèle de plusieurs scènes. Le va-et-vient entre les différentes scènes est constant…
-      Les spectateurs dans le bistro (qui ne croient pas à la victoire de l’Allemagne, mais qui sont pris dans le jeu avec beaucoup d’attention. Quelque part, l’espoir d’une victoire à cet événement sportif serait la possibilité d’un nouveau départ, d’un renouveau dans l’esprit des gens). 
-      Les spectateurs dans le stade (qui n’encouragent pas les joueurs. Par ailleurs personne ne chante au moment où est jouée l’hymne nationale. Le sentiment d’appartenance à la nation n’est pas de mise. Ils sont là, présents, regardent le match et ne finissent par encourager l’équipe que lorsque la femme du journaliste s’écrie « Deutschland vor ! »).
-      Les joueurs sur le terrain (qui accumulent les erreurs, ne parviennent que difficilement à marquer un but et qui finissent, sous les encouragements du public, à retrouver assez de force, de courage et de dynamisme pour affronter la deuxième mi-temps et à gagner la coupe).
-  L’entrée de Matthias dans le stade (moment où le ballon roule jusqu’à ses pieds, il ramasse la balle et la lance à Helmut Rahn. Le contact visuel entre les deux amis est très fort, comme si le joueur avait compris ce qu’il représente aux yeux du jeune garçon. Cela rappelle, à plus grande échelle, ce que l’équipe nationale de football représente pour la société et les citoyens de l’Allemagne).
-      Le père et son jeune fils en route pour Bern (le rapprochement des deux personnages est décisif lors du trajet. Ils discutent, se confient, échangent, s’ouvrent l’un à l’autre, une vraie relation père - fils est en train de naître).

III. Le football et l’équipe du « Miracle »

3.1. La coupe du monde de 1954

Cette cinquième coupe du monde de football se tient en Suisse, du 16 juin au 4 juillet 1954. Seize pays y participent ; l’équipe de Hongrie est alors considérée comme la grande favorite du tournoi, car elle est invaincue depuis plusieurs années. En 1954, très peu d’Allemands possèdent la télévision et c’est à la radio qu’ils suivent ce match. On voit dans le film que les habitants du coron de Essen se regroupent dans le bistrot de Christa.
- Au premier tour, la RFA gagne contre la Turquie. Elle perd ensuite contre la Hongrie, mais gagne à nouveau contre la Turquie lors du match de barrage.
- En quarts de finale, la Mannschaft gagne contre la Yougoslavie, en demi-finale l’Allemagne gagne contre l’Autriche.
- La finale oppose donc la Mannschaft à l’équipe hongroise, le 4 juillet 1954 en Suisse, au stade de Wankdorf à Berne. La Hongrie inscrit d’entrée de jeu deux buts, mais les Allemands égalisent très vite : Morlock marque le 1er but, Hahn le 2ème. Les deux équipes sont à égalité à la mi-temps. Après la mi-temps, Hahn marque le but de la victoire. Dans le film, Matthias arrive au stade au début de la seconde mi-temps ; il semble effectivement que sa présence porte chance à l’attaquant… L’Allemagne s’impose face à la Hongrie 3 à 2 !

3.2. L’équipe : les « onze amis » et l’entraîneur Josef Herberger

L’équipe est composée de bon nombre de soldats ou d’anciens soldats. Les joueurs les plus connus sont bien évidemment Helmut Rahn surnommé « der Boss », Morlock, mais aussi le gardien Anton Turek surnommé « Toni » et le capitaine Friedrich Walter surnommé « Fritz ».
Joseph Herberger apparaît dans le film comme un entraîneur qui croit en son équipe et en ses chances de réussite. Adepte des principes militaires et meneur d’hommes, il est surnommé « der Chef » par ses joueurs. Herberger essaie d’inculquer aux joueurs des valeurs telles que le jeu collectif, le travail, la discipline, la confiance en soi et l’esprit d’équipe. Il répète sans cesse qu’ils doivent être onze amis (« Elf Freunde müsst ihr sein ! »)
Herberger est également un fin tacticien. Au premier tour, après une nette victoire contre la Turquie, l’entraîneur prend une option risquée : avec l’accord de sa fédération, il aligne une équipe composée surtout de remplaçants contre l’équipe hongroise, et ne fait pas jouer ses meilleurs joueurs. Il sait qu’il faut deux victoires lors du premier tour pour se qualifier, mais considèrant le match contre les Hongrois comme perdu d’avance, il préfère préserver ses titulaires pour le match de barrage décisif face aux Turcs. Effectivement, l’équipe allemande perd alors 3 contre 8 face aux Hongrois. Les spectateurs sont mécontents ; les supporters allemands s’estiment trahis et lui envoient des lettres d’insultes. Herberger se sert de ces lettres pour souder son équipe … La stratégie de l’entraîneur fonctionne puisque la Mannschaft, bien reposée, bat ensuite facilement la Turquie 7 à 2 lors du match de qualification pour les quarts de finale !

3.3. Adi Dassler
Le jour de la finale, la pluie tombe sur le stade de Wankdorf et les joueurs allemands en sont ravis. La Mannschaft espérait en effet jouer sur un terrain lourd. Le futur fondateur d'Adidas, Adi Dassler, alors le spécialiste chaussures de la Mannschaft, équipe les joueurs de chaussures pourvues de crampons vissés, donc interchangeables et adaptables.

IV. La période historique : l’Allemagne d’après-guerre

4.1. Informations générales
L'après-guerre est la période qui suit immédiatement la Seconde Guerre mondiale et qui dure jusqu'aux débuts de la guerre froide et la mort de Staline (1953). Durant cette période, l'organisation et l'économie de la nation allemande sont développées et la plupart des dégâts causés par la guerre sont réparés. Elle est fréquemment marquée par le manque de nourriture, de produits de tous types et des conditions de vie mauvaises. Une grande partie de l'Europe dont l'Allemagne n'était plus que ruines et décombres.
Les alliés ont instauré après la capitulation du troisième Reich (8 mai 1945) une politique de démocratisation, de démilitarisation, de dénazification. Selon le point de vue d'une grande partie de la population allemande, après la défaite, cette politique était toutefois une politique de vainqueurs, car d'une certaine manière, le peuple allemand se libérait de manière générale de la politique de l'Allemagne Nazie.
Lors de sa fondation (septembre 1949) la République fédérale d’Allemagne dispose de compétences limitées. Le statut d’occupation réserve aux trois occupants occidentaux (GB, France, USA) de nombreux pouvoirs. Ils peuvent intervenir dans les domaines de la politique extérieure, le désarmement et la démilitarisation, les réparations, le démantèlement et l’économie. Aucune loi ne peut entrer en vigueur sans l’autorisation des occupants.
Dès le début, le chancelier fédéral Adenauer s’efforce d’assouplir le statut d’occupation et tente d’élargir la marge d’action de la République fédérale. Le 22 novembre 1949 a lieu la première révision du statut d’occupation de l’Allemagne, c’est la convention de Petersberg (près de Bonn, alors capitale de la RFA). Cette convention (Petersberger Abkommen) met fin en grande partie aux démontages des industries, permet à la RFA de devenir membre de certaines organisations internationales et elle autorise les relations consulaires de la République fédérale avec d’autres États. Le statut d’occupation prend fin en 1955 suite aux accords de Paris.
Après les multiples expériences de guerre, l’idée d’une unification politique de l’Europe trouve un écho grandissant et des hommes politiques comme Winston Churchill, Robert Schuman, Alcide De Gasperi et Konrad Adenauer défendent l’idée d’une collaboration plus étroite des peuples européens. Le Conseil de l'Europe est fondé par dix États (les pays du Benelux, la Grande-Bretagne, la France, le Danemark, l’Irlande, la Norvège, la Suède et l’Italie) le 5 mai 1949. Il est chargé de s’occuper de la protection des droits de l’homme et de la démocratie ainsi que des questions culturelles et de société. La RFA en est alors membre « associé ».
Le 9 mai 1950, le ministre français des Affaires étrangères Robert Schuman, propose de placer la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une autorité commune, en créant une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe (plan Schuman). Cette proposition entraîne la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier qui est à l’origine de l’actuelle Union européenne. Le 18 avril 1951, l’Italie, la RFA, la France et les pays du Benelux décident la fondation de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). La République fédérale d’Allemagne y dispose des mêmes droits que les autres membres, ce qui symbolise un pas en avant vers la souveraineté allemande. Le 2 mai 1951, la République fédérale d’Allemagne devient aussi un membre à part entière du Conseil de l'Europe.
Six ans plus tard, le traité de Rome (25 mars 1957) définit la création d’une communauté économique européenne (CEE), permettant une intégration économique complète de la RFA.

4.2. Les aspects abordés dans le film 

- La situation économique de l’Allemagne après la Seconde guerre mondiale
Le film fonctionne sur le contraste entre le bassin de la Ruhr et la Suisse.
Le contraste est avant tout lié aux couleurs.
La ville minière de Essen est grise et noire ; ces tons foncés ainsi que la suie des cheminées apportent aux scènes un côté lugubre, glauque. Le temps semble s’être arrêté à Essen, l’espoir s’en est allé.
A Spiez les couleurs sont claires et vives, la Suisse est fleurie et luxuriante, le ciel est bleu, le soleil brille et les terrains de foot sont d’un vert lumineux. L’effet « carte postale » et idyllique de cet endroit fait rêver.

Le contraste est également lié aux infrastructures.
Le mobilier de la famille Lubanski est rudimentaire et se limite au strict nécessaire.
Celui de l’hôtel en Suisse est luxueux, symbole de richesse et d’opulence.

- L’évolution du rôle de la femme
La guerre et l’après-guerre ont fait évolué le rôle de la femme au sein de sa famille et son couple. L’idée de la femme au foyer reste communément répandue mais les femmes ont gagné en indépendance. Leur capacité de travail est très prisée par les usines dans lesquelles elles sont salariées. Leur salaire est pourtant souvent moins élevé que celui des hommes pour un travail égal. Ce n’est qu’en 1957 que la loi de l’égalité entre hommes et femmes est adoptée. Seulement dans les faits elle ne sera pas appliquée, de nombreuses discriminations persisteront. 
Dans le film, les femmes ne jouent apparemment pas des rôles importants ; pourtant, le réalisateur en fait des personnages de premier plan. La mère, Christa, est une femme active et indépendante, loin des standards de la société allemande de l’époque. Elle a réussi à survivre en ouvrant un débit de boissons. Elle s’est endurcie pour défier la guerre mais sans perdre son humanité. Elle comprend ce que ressent son mari et établit un pont entre ses fils et lui. Grâce à sa grandeur morale et à ses mots tout simples, elle réussit là où la génération des années 60 a malheureusement échoué : ne pas nier le passé nazi mais prendre un nouveau départ en étant conscient que dans une guerre, il n’y a que des perdants. La femme du journaliste Ackermann – Annette Ackermann – représente le côté glamour de la société allemande des années 50. Le jeu des couleurs mené par ses habits de couleurs vives lui donne une place significative dans le contexte symboliquement gris de l’époque. Elle représente une nouvelle Allemagne, pleine d’espoir, de renouveau, de dynamisme et où la femme est l’égale de l’homme.     
- Le retour, souvent difficile, des prisonniers de guerre
Comme ses contemporains, le père n’a pas de mots pour dire les horreurs de la guerre et de la captivité. Il a profondément honte de ce qui lui est arrivé. Il revit la guerre au quotidien (ex : dans la mine) sans que ceux qui l’entourent s’en rendent compte.
- L’impact de la victoire de l’Allemagne sur la conscience collective
La victoire de l’Allemagne contre la Hongrie est appelée « Das Wunder von Bern », le miracle de Berne, car elle apporte à l’Allemagne bien plus qu’un titre sportif ; elle est le symbole d’un tournant dans l’histoire de l’Allemagne.
Elle marque en effet le début de son redressement moral.  De nombreux Allemands vivent ce triomphe comme la renaissance d’une nation. Pour la première fois depuis longtemps, les Allemands accablés par le poids de la culpabilité se sont donnés le droit de relever la tête et se permettent d’être fiers d’être allemands. On parle du « Wir-sind-wieder-wer-Gefühl », le sentiment d’être à nouveau quelqu’un (titre que l’on pouvait lire à l’époque dans les journaux allemands). Le politologue Arthur Heinrich affirme que cette victoire de l’Allemagne marque « die wahre Geburtsstunde der Bundesrepublik ».
Cette victoire est donc une façon de tourner la page, de passer à autre chose… Le futur miracle économique est déjà en route !
(Cf. « Das Wirtschaftswunder », le miracle économique que connaît l’Allemagne dans les années 50 : il est entre autres le fruit du soutien économique qu’a constitué le « Plan Marshall », mais résulte aussi de la volonté des Allemands de reconstruire leur pays dévasté par la guerre…)


CONCLUSION 

La relation difficile entre le père et Matthias est au centre du film. Elle illustre les problèmes et les tensions entre une génération marquée par le nazisme et la génération née après-guerre honteuse de ce passé inadmissible. La finale de la coupe du monde à laquelle le père conduit Matthias symbolise la réconciliation souhaitée de l'Allemagne avec son histoire.

Commentez les citations qui apparaissent dans le générique de début :
« Jeder Mensch braucht einen Traum »
« Jedes Land braucht eine Legende »













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