Das Wunder von Bern – Le Miracle de Berne
Das Wunder von Bern ist ein Film aus dem Jahr 2003 vom
Regisseur Sönke Wortmann.
Der Film spielt in Essen, im Jahre 1954.
Der Film thematisiert die Fußballweltmeisterschaft
1954 auf der Basis einer deutschen Familiengeschichte. Es gibt also
verschiedene Handlungsstränge, die schließlich zusammengeführt werden. Zentral
dabei ist immer die Perspektive eines 11-jährigen Jungen, Matthias Lubanski.
Der Film
wurde mit verschiedenen Preisen ausgezeichnet.
I. Le film : données
générales
1.1.
Résumé
Le film
raconte le retour difficile d'un prisonnier de guerre allemand en Russie,
Richard Lubanski, de retour en 1954 dans sa famille en Rhénanie, qu'il n'a pas
vue depuis 11 ans ; il n’a jamais vu son fils cadet Matthias. Ce dernier,
qui est aussi le héros de l'histoire, fait preuve d'une grande admiration pour
la star de football locale, Helmut Rahn, et il lui est totalement dévoué. Richard
ne reconnaît pas la famille qu'il a laissée avant de partir au front. Son fils
aîné, Bruno, a adhéré au KPD (le parti communiste allemand), sa
fille Ingrid flirte avec les soldats américains présents dans la ville; et sa
femme Christa gère son café tant bien que mal.
Le
film, raconté du point de vue de l’enfant, retrace en parallèle le parcours
miraculeux de l'équipe d'Allemagne de football
lors de la Coupe du monde de 1954.
L'équipe allemande gagne la finale contre l'équipe de Hongrie de football au Stade du
Wankdorf de Berne.
Avec plus de 3,7 millions de spectateurs,
ce film est l’un des plus grands succès du cinéma allemand.
1.2. Des histoires
parallèles, un dénouement
Le film
est constitué de plusieurs histoires parallèles : Le parcours miraculeux
de l’équipe de football allemande, le difficile retour de Richard Lubanski
auprès des siens et l’histoire du jeune couple bourgeois Ackermann. Toutes ces
histoires parallèles sont finalement réunies lors de la finale de la coupe du
monde.
1.3. La
famille Lubanski
Matthias
Lubanski : Jeune garçon âgé de 11 ans, assez timide,
il est ami avec le joueur de football Helmut Rahn, qu’il
admire beaucoup. Le fait que Helmut le considère comme sa petite mascotte le
rend extrêmement fier ! Matthias aime énormément le football, y joue
régulièrement avec ses amis d’Essen et suit tous les matchs. Il participe aux
revenus de la famille en vendant des cigarettes dans le petit bistro que tient
sa mère.
Richard
Lubanski :
Le père détenu prisonnier
pendant 12 années dans un camp soviétique après la Seconde Guerre mondiale. Il
en revient traumatisé, choqué, anéanti. A son retour à la gare il ne reconnaît
pas son épouse (qu’il confond avec sa fille Ingrid) : le temps pour lui
s’est arrêté. Il n’a jamais rencontré son jeune fils Matthias qu’il traite avec
beaucoup de distance, de froideur et d’agressivité. Richard rencontre d’énormes
difficultés d’intégration. Les nouvelles conditions de vie ainsi que le nouveau
cadre familial et social sont en effet difficiles à gérer, à comprendre, à
accepter. Son passé est lourd et reste un sujet tabou durant les premiers jours
de son retour. Il est réservé, peu confiant, replié sur lui–même et ses
souvenirs. Finalement, on peut affirmer que le réalisateur allemand représente
Richard, un soldat allemand de la Seconde Guerre mondiale, sous les traits
d’une victime.
Christa
Lubanski :
La mère qui s’est occupée
seule de ses trois enfants durant l’absence de son mari. Elle a su faire preuve
de beaucoup de patience et s’est montrée responsable et attentive envers sa
famille. Au retour de son époux Richard, son
vœu le plus cher est de reconstruire une vraie famille, restée décousue depuis
trop longtemps.
Bruno
Lubanski : Le
fils aîné de la famille, musicien dans le bistro que tient Christa, est un
communiste convaincu. Les relations difficiles et conflictuelles avec son père
le poussent à quitter la ville pour Berlin - Est.
Ingrid Lubanski : La seule et unique fille travaille
également aux côtés de sa mère afin de participer aux revenus de la famille.
Jeune fille coquette et pleine de vie, elle aime beaucoup danser et s’amuser.
II. Les scènes clés du
film
La relation entre Richard
Lubanski et son fils Matthias est au centre du film…
2.1. L’arrivée à la gare / le retour
Scène
lors de laquelle Richard retrouve sa famille sur le quai de la gare après 12
années d’absence. Il ne connaît pas son plus jeune fils Matthias, qu’il traite
avec distance, froideur, mépris, agressivité. Il ne reconnaît pas son épouse, qu’il
confond avec sa fille Ingrid.
2.2. L’observation durant le jeu
Richard
observe son fils Matthias et sa technique de jeu au football. Il tente de lui
donner quelques conseils pour s’améliorer, trouver sa voie et sa place sur le
terrain. Cette scène reflète à quel point le personnage manque
« d’humanité » et a perdu le sens du contact et des relations
humaines. Son regard semble vide, son attitude et sa façon de s’exprimer ne
sont que peu teintées d’enthousiasme. Il n’est pas convainquant… Richard semble
avoir des choses à partager, mais le contact, la relation, l’échange restent
des choses difficiles pour lui, ce qui reflète l’état intérieur du
personnage : il est fragile, brisé, traumatisé.
2.3. La gifle
Richard
se rend dans le bistro familial, où il achète une cigarette à Matthias. Celle–ci
n’aura pas le temps de se consumer que Richard demande à Matthias de le suivre à
l’extérieur du bistro. Il dit l’avoir aperçu à l’Eglise, allumant un cierge et
souhaitait savoir pour qui Matthias a bien pu exécuter un tel geste. Quand son
fils lui apprend qu’il s’agissait d’une pensée pour Helmut Rahn et l’équipe
nationale de football qui avait perdu le précédent match, Richard le gifle,
l’accusant d’avoir blasphémé les valeurs de l’Eglise et l’oblige à rentrer à la
maison afin de penser et méditer son erreur…
Cette
scène n’est pas sans rappeler celle où Bruno prend la défense de son jeune
frère, se retrouvant à son tour, pris dans une dispute avec son père. Il a beau
le menacer de ne pas lever la main sur lui, cela n’arrête pas Richard qui
s’empresse de gifler son fils aîné. Bruno lui fait bon nombre de reproches
quant à son attitude et sa façon d’être avec sa famille. Le vocabulaire
s’apparente fortement au champ lexical de la guerre (la discipline, l’ordre,
etc …)
2.4. Interdit / privé de sortie
Matthias,
perdu mais aussi excédé par la relation conflictuelle avec son père, décide de
fuguer et quitte la maison en pleine nuit. Il se dirige à pied, avec pour seule
charge sa petite valise, vers la gare. Il souhaite rejoindre la ville de Berne
où se déroule la finale de la coupe du monde de football. N’ayant aucun départ
possible, il s’endort sur un banc. Son père le retrouve et le ramène au
domicile. Un nouveau conflit éclate entre un père autoritaire et agressif, et un
fils privé de sortie, victime de l’incompréhension totale de son père. Richard
n’attache aucune importance aux croyances et espoirs de Matthias. Il semble
avoir la foi (peut–être car celle–ci est la dernière chose qui lui restait de
son temps de prisonnier au camp …)
2.5. Le repas de fête
A
l’occasion de l’anniversaire de Christa, Richard décide de régaler sa famille
autour d’un repas festif et copieux. Il semble décidé à briser la glace avec
ses enfants en leur offrant à chacun un petit cadeau. Celui de Matthias est un
ballon, que le jeune garçon accepte avec un sourire réconciliant envers son
père. Pris d’émotion et d’enthousiasme, Matthias se précipite vers l’extérieur
où il découvre que ses deux lapins ont été tués et cuisinés pour l’occasion. A
la vue de ce qui reste de ses compagnons dans la benne à ordures, Matthias a
l’estomac retourné : il s’en va en courant et en pleurant. Le geste du
père et sa tentative de rapprochement avec sa famille semble être un échec.
2.6. Le témoignage du camp
Un
soir, alors que la famille s’affaire autour des préparatifs du dîner et autres
tâches ménagères, Richard raconte à Matthias les conditions de vie du camp dans
lequel il était prisonnier ; le témoignage est poignant et attire
l’attention de l’ensemble de la famille qui prête l’oreille en silence :
au réveil, chaque prisonnier vérifiait que son compagnon vivait encore car bon
nombre d’entre eux mourraient de faim / les denrées alimentaires étaient très
rares / Richard n’avait plus aucun espoir de revoir sa famille un jour / il ne
pensait qu’à manger / il était très maigre / certains prisonniers espéraient
pouvoir rentrer chez eux en se rendant malade (en buvant de l’eau salée) mais
en mourraient … Richard s’ouvre, on peut déceler une nouvelle facette du
personnage : il apparaît plus humain, plus vrai. La sincérité et les
détails de son témoignage montrent à quel point le passé est lourd à porter,
traumatisant, bloquant. Il est difficile de « crever l’abcès », mais
c’est une étape nécessaire à la guérison, pour espérer aller mieux, pour
pouvoir avancer, évoluer dans la vie, accepter les choses telles qu’elles ont
été (et comme un épisode faisant partie du passé) et en faire le deuil.
2.7. Le trajet vers Bern
Richard
réveille son fils au milieu de la nuit, lui annonçant avoir trouvé une voiture et
vouloir l’emmener à la finale de la coupe du monde de football. Père et fils se
mettent en route pour Berne. Durant le trajet, les deux personnages échangent
beaucoup et leur relation semble se détendre ; on peut même sentir une
forme de rapprochement entre les deux. Richard s’ouvre peu à peu, présente même
des excuses au jeune garçon pour avoir tué ses lapins ; son visage
s’illumine d’un sourire qui redonne au personnage sa dimension humaine, qui lui
donne un air sympathique.
2.8. Dans le train des grands gagnants
Richard
retrouve au sol une carte de presse que le journaliste Paul Ackermann avait
jetée sur le quai. Grâce à cette carte, Richard peut accéder au train qui
transporte les grands gagnants de la coupe du monde de football de 1954 :
l’Allemagne. Matthias entre dans le wagon et se dirige tout droit vers Helmut
Rahn : il lui tend deux bières bien fraîches pour l’accueillir et le
féliciter. Richard et Matthias attendent les joueurs, isolés tous deux dans un
wagon. A ce moment là, Matthias en profite pour lui donner la lettre que Bruno
avait laissée à l’attention de son père avant son départ pour Berlin – Est (il
avait fait promettre à Matthias de ne lui donner la lettre qu’une semaine après
son départ). Après avoir lu cette lettre, Richard fond en larmes. Il se rend
maintenant bien compte du tord que son absence trop longue, mais aussi son
retour difficile et conflictuel ont causé à sa famille. Bruno est resté trop
longtemps sans repère paternel, il a trop longtemps cherché à remplacer un
modèle absent dans sa vie et finit par quitter un endroit où il n’avait aucune
attache, trop étroit pour lui.
PARTICULARITÉ : Montage parallèle pour le jour de la finale !
Le grand jour de la finale est raconté
de manière très particulière : il s’agit d’un montage parallèle de plusieurs scènes. Le va-et-vient
entre les différentes scènes est constant…
-
Les
spectateurs dans le bistro (qui ne croient pas à la victoire de l’Allemagne,
mais qui sont pris dans le jeu avec beaucoup d’attention. Quelque part,
l’espoir d’une victoire à cet événement sportif serait la possibilité d’un
nouveau départ, d’un renouveau dans l’esprit des gens).
-
Les
spectateurs dans le stade (qui n’encouragent pas les joueurs. Par ailleurs
personne ne chante au moment où est jouée l’hymne nationale. Le sentiment
d’appartenance à la nation n’est pas de mise. Ils sont là, présents, regardent
le match et ne finissent par encourager l’équipe que lorsque la femme du
journaliste s’écrie « Deutschland vor ! »).
-
Les
joueurs sur le terrain (qui accumulent les erreurs, ne parviennent que
difficilement à marquer un but et qui finissent, sous les encouragements du
public, à retrouver assez de force, de courage et de dynamisme pour affronter
la deuxième mi-temps et à gagner la coupe).
- L’entrée de Matthias dans le stade (moment où
le ballon roule jusqu’à ses pieds, il ramasse la balle et la lance à Helmut
Rahn. Le contact visuel entre les deux amis est très fort, comme si le joueur
avait compris ce qu’il représente aux yeux du jeune garçon. Cela rappelle, à
plus grande échelle, ce que l’équipe nationale de football représente pour la
société et les citoyens de l’Allemagne).
-
Le
père et son jeune fils en route pour Bern (le rapprochement des deux personnages
est décisif lors du trajet. Ils discutent, se confient, échangent, s’ouvrent
l’un à l’autre, une vraie relation père - fils est en train de naître).
III. Le football et
l’équipe du « Miracle »
3.1. La
coupe du monde de 1954
Cette
cinquième coupe du monde de football se tient en Suisse, du 16 juin au 4
juillet 1954. Seize pays y participent ; l’équipe de Hongrie est alors
considérée comme la grande favorite du tournoi, car elle est invaincue depuis plusieurs
années. En 1954, très peu d’Allemands possèdent la télévision et c’est à la
radio qu’ils suivent ce match. On voit dans le film que les habitants du coron
de Essen se regroupent dans le bistrot de Christa.
- Au premier tour, la RFA
gagne contre la Turquie. Elle perd ensuite contre la Hongrie, mais gagne à
nouveau contre la Turquie lors du match de barrage.
- En quarts de finale, la
Mannschaft gagne contre la Yougoslavie, en demi-finale l’Allemagne gagne contre
l’Autriche.
- La finale oppose donc la
Mannschaft à l’équipe hongroise, le 4 juillet 1954 en Suisse, au stade de
Wankdorf à Berne. La Hongrie inscrit d’entrée de jeu deux buts, mais les
Allemands égalisent très vite : Morlock marque le 1er but, Hahn
le 2ème. Les deux équipes sont à égalité à la mi-temps. Après la
mi-temps, Hahn marque le but de la victoire. Dans le film, Matthias arrive au
stade au début de la seconde mi-temps ; il semble effectivement que sa
présence porte chance à l’attaquant… L’Allemagne s’impose face à la Hongrie 3 à
2 !
3.2. L’équipe :
les « onze amis » et l’entraîneur Josef Herberger
L’équipe
est composée de bon nombre de soldats ou d’anciens soldats. Les joueurs les
plus connus sont bien évidemment Helmut Rahn surnommé « der Boss »,
Morlock, mais aussi le gardien Anton Turek surnommé « Toni » et le
capitaine Friedrich Walter surnommé « Fritz ».
Joseph
Herberger apparaît dans le film comme un entraîneur qui croit en son équipe et
en ses chances de réussite. Adepte des principes militaires et meneur d’hommes,
il est surnommé « der Chef » par ses joueurs. Herberger essaie
d’inculquer aux joueurs des valeurs telles que le jeu collectif, le travail, la
discipline, la confiance en soi et l’esprit d’équipe. Il répète sans
cesse qu’ils doivent être onze amis (« Elf Freunde müsst ihr
sein ! »)
Herberger
est également un fin tacticien. Au premier tour, après une nette victoire
contre la Turquie, l’entraîneur prend une option risquée : avec l’accord
de sa fédération, il aligne une équipe composée surtout de remplaçants contre
l’équipe hongroise, et ne fait pas jouer ses meilleurs joueurs. Il sait qu’il
faut deux victoires lors du premier tour pour se qualifier, mais considèrant le
match contre les Hongrois comme perdu d’avance, il préfère préserver ses
titulaires pour le match de barrage décisif face aux Turcs. Effectivement, l’équipe
allemande perd alors 3 contre 8 face aux Hongrois. Les spectateurs sont
mécontents ; les supporters allemands s’estiment trahis et lui envoient
des lettres d’insultes. Herberger se sert de ces lettres pour souder son équipe
… La stratégie de l’entraîneur fonctionne puisque la Mannschaft, bien reposée,
bat ensuite facilement la Turquie 7 à 2 lors du match de qualification pour les
quarts de finale !
3.3. Adi
Dassler
Le
jour de la finale, la pluie tombe sur le stade de Wankdorf et les joueurs
allemands en sont ravis. La Mannschaft espérait en effet jouer sur un terrain
lourd. Le futur fondateur d'Adidas, Adi Dassler, alors le spécialiste
chaussures de la Mannschaft, équipe les joueurs de chaussures pourvues de crampons
vissés, donc interchangeables et adaptables.
IV. La période
historique : l’Allemagne d’après-guerre
4.1.
Informations générales
L'après-guerre est la période qui suit
immédiatement la Seconde Guerre mondiale et qui dure
jusqu'aux débuts de la guerre froide et la mort de Staline
(1953). Durant cette période, l'organisation et l'économie de la nation
allemande sont développées et la plupart des dégâts causés par la guerre sont
réparés. Elle est fréquemment marquée par le manque de nourriture, de produits
de tous types et des conditions de vie mauvaises. Une grande partie de l'Europe
dont l'Allemagne n'était plus que ruines et décombres.
Les alliés
ont instauré après la capitulation du troisième
Reich (8 mai 1945) une politique de démocratisation,
de démilitarisation, de dénazification.
Selon le point de vue d'une grande partie de la population allemande, après la
défaite, cette politique était toutefois une politique de vainqueurs, car d'une
certaine manière, le peuple allemand se libérait de manière générale de la
politique de l'Allemagne Nazie.
Lors de
sa fondation (septembre 1949) la République fédérale d’Allemagne dispose de
compétences limitées. Le statut d’occupation réserve aux trois occupants
occidentaux (GB, France, USA) de nombreux pouvoirs. Ils peuvent intervenir dans
les domaines de la politique extérieure, le désarmement et la démilitarisation,
les réparations, le démantèlement et l’économie. Aucune loi ne peut entrer en
vigueur sans l’autorisation des occupants.
Dès le
début, le chancelier
fédéral Adenauer
s’efforce d’assouplir le statut d’occupation et tente d’élargir la marge
d’action de la République fédérale. Le 22 novembre
1949 a lieu la première révision du statut d’occupation de l’Allemagne, c’est
la convention de Petersberg (près de Bonn, alors capitale de la RFA). Cette convention (Petersberger
Abkommen) met fin en grande partie aux démontages des industries, permet à
la RFA de devenir membre de certaines
organisations internationales et elle autorise les relations consulaires de la
République fédérale avec d’autres États. Le statut d’occupation prend fin en
1955 suite aux accords de Paris.
Après
les multiples expériences de guerre, l’idée d’une unification politique de
l’Europe trouve un écho grandissant et des hommes politiques comme Winston
Churchill, Robert Schuman, Alcide De
Gasperi et Konrad Adenauer défendent l’idée d’une
collaboration plus étroite des peuples européens. Le Conseil de l'Europe est fondé par dix États
(les pays du Benelux,
la Grande-Bretagne, la France, le Danemark,
l’Irlande,
la Norvège,
la Suède
et l’Italie)
le 5 mai 1949. Il est chargé de
s’occuper de la protection des droits de l’homme et de la démocratie
ainsi que des questions culturelles et de société. La RFA en est alors membre
« associé ».
Le 9 mai 1950, le ministre français des Affaires
étrangères Robert Schuman, propose de placer la production
franco-allemande de charbon et d’acier sous une autorité commune, en créant une
organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe (plan
Schuman). Cette proposition entraîne la création de la Communauté européenne du charbon et
de l'acier qui est à l’origine de l’actuelle Union européenne. Le 18 avril 1951, l’Italie, la RFA, la France et les pays du Benelux
décident la fondation de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). La République
fédérale d’Allemagne y dispose des mêmes droits que les autres membres, ce qui
symbolise un pas en avant vers la souveraineté allemande. Le 2 mai 1951, la République
fédérale d’Allemagne devient aussi un membre à part entière du Conseil de l'Europe.
Six ans plus tard, le traité de Rome (25 mars 1957) définit la création
d’une communauté économique européenne (CEE), permettant une
intégration économique complète de la RFA.
4.2. Les
aspects abordés dans le film
-
La situation économique de l’Allemagne après la Seconde guerre mondiale
Le film fonctionne sur le contraste entre
le bassin de la Ruhr et la Suisse.
Le
contraste est avant tout lié aux couleurs.
La ville minière de Essen est
grise et noire ; ces tons foncés ainsi que la suie des cheminées apportent aux
scènes un côté lugubre, glauque. Le temps semble s’être arrêté à Essen,
l’espoir s’en est allé.
A Spiez les couleurs sont
claires et vives, la Suisse est fleurie et luxuriante, le ciel est bleu, le
soleil brille et les terrains de foot sont d’un vert lumineux. L’effet
« carte postale » et idyllique de cet endroit fait rêver.
Le
contraste est également lié aux infrastructures.
Le mobilier de la famille Lubanski est
rudimentaire et se limite au strict nécessaire.
Celui de l’hôtel en Suisse est luxueux,
symbole de richesse et d’opulence.
- L’évolution du rôle de
la femme
La
guerre et l’après-guerre ont fait évolué le rôle de la femme au sein de sa
famille et son couple. L’idée de la femme au foyer reste communément répandue
mais les femmes ont gagné en indépendance. Leur capacité de travail est très
prisée par les usines dans lesquelles elles sont salariées. Leur salaire est
pourtant souvent moins élevé que celui des hommes pour un travail égal. Ce
n’est qu’en 1957 que la loi de l’égalité entre hommes et femmes est adoptée.
Seulement dans les faits elle ne sera pas appliquée, de nombreuses
discriminations persisteront.
Dans le film, les femmes ne jouent
apparemment pas des rôles importants ; pourtant, le réalisateur en fait
des personnages de premier plan. La mère, Christa, est une femme active et
indépendante, loin des standards de la société allemande de l’époque. Elle
a réussi à survivre en ouvrant un débit de boissons. Elle s’est endurcie pour
défier la guerre mais sans perdre son humanité. Elle comprend ce que ressent
son mari et établit un pont entre ses fils et lui. Grâce à sa grandeur morale
et à ses mots tout simples, elle réussit là où la génération des années 60 a
malheureusement échoué : ne pas nier le passé nazi mais prendre un nouveau
départ en étant conscient que dans une guerre, il n’y a que des perdants. La
femme du journaliste Ackermann – Annette Ackermann – représente le côté glamour
de la société allemande des années 50. Le jeu des couleurs mené par ses habits
de couleurs vives lui donne une place significative dans le contexte
symboliquement gris de l’époque. Elle représente une nouvelle Allemagne, pleine
d’espoir, de renouveau, de dynamisme et où la femme est l’égale de
l’homme.
- Le retour, souvent
difficile, des prisonniers de guerre
Comme ses contemporains, le père n’a pas de mots pour dire les
horreurs de la guerre et de la captivité. Il a profondément honte de ce qui lui
est arrivé. Il revit la guerre au quotidien (ex : dans la mine) sans que ceux
qui l’entourent s’en rendent compte.
-
L’impact de la victoire de l’Allemagne sur la conscience collective
La
victoire de l’Allemagne contre la Hongrie est appelée « Das Wunder von
Bern », le miracle de Berne, car elle apporte à l’Allemagne bien plus qu’un
titre sportif ; elle est le symbole d’un tournant dans l’histoire de
l’Allemagne.
Elle
marque en effet le début de son redressement moral. De nombreux Allemands
vivent ce triomphe comme la renaissance d’une nation. Pour la première fois
depuis longtemps, les Allemands accablés par le poids de la culpabilité se sont
donnés le droit de relever la tête et se permettent d’être fiers d’être
allemands. On parle du « Wir-sind-wieder-wer-Gefühl », le sentiment
d’être à nouveau quelqu’un (titre que l’on pouvait lire à l’époque dans les
journaux allemands). Le politologue Arthur Heinrich affirme que cette victoire
de l’Allemagne marque « die wahre Geburtsstunde der Bundesrepublik ».
Cette
victoire est donc une façon de tourner la page, de passer à autre chose… Le
futur miracle économique est déjà en route !
(Cf.
« Das Wirtschaftswunder », le miracle économique que connaît
l’Allemagne dans les années 50 : il est entre autres le fruit du soutien
économique qu’a constitué le « Plan Marshall », mais résulte aussi de
la volonté des Allemands de reconstruire leur pays dévasté par la guerre…)
CONCLUSION
La
relation difficile entre le père et Matthias est au centre du film. Elle
illustre les problèmes et les tensions entre une génération marquée par le
nazisme et la génération née après-guerre honteuse de ce passé inadmissible. La
finale de la coupe du monde à laquelle le père conduit Matthias symbolise la
réconciliation souhaitée de l'Allemagne avec son histoire.
Commentez les
citations qui apparaissent dans le générique de début :
« Jeder Mensch braucht
einen Traum »
« Jedes Land braucht
eine Legende »
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